Goran RAKIC

Goran Rakić (né en 1956) est un peintre serbe qui vit, travaille et enseigne à Kragujevac.
Il a présenté ses œuvres à plus de trente expositions personnelles dans le pays et à l’étranger, et a participé aussi à plus de quatre-vingt dix expositions collectives, dans le pays et dans le monde.
Son travail lui a valu plusieurs prix et distinctions nationaux et internationaux, tel le diplôme de finaliste à l’exposition ITART à Pisa en 2001 (3rd mini graphic, and painting World Wide Show, Pisa, Italy).
Goran Rakić est un peintre dont les tableaux nous captivent par l’énorme énergie qu’ils émettent, par une palette émouvante, par une composition hors du commun, par leur volume.
Il avoue lui-même qu’il n’aime pas les petits formats, qu’il a besoin de beaucoup d’espace pour s’exprimer.
Avec le temps il a abouti à une réduction stylistique des représentations figuratives en rejetant les détails superflus, en les réduisant aux symboles, au signe, et enfin à un souvenir lointain. Et c’est la couleur qui l’emportait, la couleur dont Matisse, le peintre préféré de Rakić , disait qu’elle est peut-être plus encore que le dessin une libération.
Il aime le rouge qui enflamme et le noir qui, citons encore une fois Matisse, résume et consume toutes les autres couleurs.
La couleur chez Rakić conquiert la toile à l’assaut, accompagnée parfois d’une ligne lourde et discontinue, signe pictural qui oriente sans pour autant arrêter le mouvement, pour enfin prendre le dessus.
Devant les tableaux de Rakić on a l’impression d’entendre le tonnerre, on est devant une explosion synesthésique d’une force abondante produite par les traits larges de son pinceau. On comprend vite que ces grands formats sont à la fois la forme et le lieu où logent les sentiments et les souvenirs du peintre.
En jouant avec les couleurs Goran Rakić est un train d’écrire son journal intime, l’histoire intime de ses douleurs, de ses tourments, des fascinations et de ses rêves. Il explique cependant qu’il ne faut pas y chercher son histoire, récupérer ses messages, mais qu’il faut tout juste le ressentir.
En jouant avec les couleurs Rakić fuit l’ennui et la banalité de la vie quotidienne dont il est effrayé.
Pour lui, peindre n’est pas une activité préméditée. Il se jette dans son inspiration comme dans la mer et se laisse emporter par ses vagues. Et il ne cesse pas d’expérimenter avec les matériaux et avec les combinaisons. Et il ne s’arrête jamais longtemps sur un sujet ou sur un motif.
Pr Tijana Asic
Université de Kragujevac